La fiscalité immobilière est un sujet complexe et souvent méconnu qui revêt pourtant une importance cruciale pour les investisseurs et les propriétaires. En France, plusieurs taxes et impôts touchent à la fois la détention, la transaction et la location de biens immobiliers. Cet article vous propose de faire le point sur ces principales dispositions fiscales afin de vous aider à mieux comprendre leurs enjeux et optimiser vos investissements.
Les taxes liées à la détention d’un bien immobilier
La taxe foncière est due par toute personne possédant un bien immobilier, qu’il s’agisse d’une résidence principale, secondaire ou d’un bien loué. Elle est calculée en fonction de la valeur locative cadastrale du logement, qui dépend de sa surface, de son état général et de son emplacement géographique. La taxe foncière varie donc d’une commune à l’autre et peut représenter un montant non négligeable pour les propriétaires.
La taxe d’habitation, quant à elle, est due par l’occupant du logement au 1er janvier de l’année en cours, qu’il soit propriétaire ou locataire. Tout comme la taxe foncière, elle est calculée en fonction de la valeur locative cadastrale du logement. Néanmoins, il est important de noter que depuis 2020, cette taxe a été supprimée pour 80 % des Français et qu’elle devrait disparaître totalement à l’horizon 2023.
Les impôts liés aux revenus fonciers
Pour les propriétaires qui louent leur bien immobilier, les loyers perçus sont considérés comme des revenus fonciers et sont soumis à l’impôt sur le revenu. Deux régimes fiscaux peuvent s’appliquer : le régime micro-foncier ou le régime réel. Le choix entre ces deux régimes dépend du montant des revenus fonciers et de la nature du bien loué.
Le régime micro-foncier s’applique si les revenus locatifs annuels ne dépassent pas 15 000 €. Dans ce cas, un abattement forfaitaire de 30 % est appliqué sur les revenus pour tenir compte des charges supportées par le propriétaire. Le solde est ensuite ajouté au revenu imposable du contribuable.
Le régime réel, quant à lui, permet de déduire l’intégralité des charges réelles (travaux, intérêts d’emprunt, assurances…) supportées par le propriétaire. Ce régime est plus avantageux que le micro-foncier si les charges dépassent 30 % des loyers perçus.
La fiscalité lors de la cession d’un bien immobilier
Lors de la vente d’un bien immobilier, la plus-value éventuellement réalisée est imposable. Cette plus-value immobilière correspond à la différence entre le prix de vente et le prix d’achat du bien, majoré des frais d’acquisition (notaire, agence immobilière…) et des travaux réalisés.
Le taux d’imposition sur la plus-value est de 19 %, auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 %. Toutefois, des exonérations existent en fonction de la durée de détention du bien. En effet, plus un bien est détenu longtemps, moins la plus-value est imposable. Après 22 ans de détention, la plus-value est totalement exonérée d’impôt sur le revenu et après 30 ans, elle est également exonérée de prélèvements sociaux.
Les dispositifs fiscaux incitatifs à l’investissement immobilier
Afin d’encourager l’investissement dans l’immobilier locatif, plusieurs dispositifs fiscaux ont été mis en place par les pouvoirs publics. Parmi eux, on peut citer le dispositif Pinel, qui permet aux investisseurs qui achètent un logement neuf destiné à la location de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu pouvant aller jusqu’à 63 000 € sur 12 ans.
Autre exemple : le dispositif Denormandie, qui vise à encourager la rénovation de logements anciens situés dans des centres-villes dégradés. Les investisseurs peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu allant jusqu’à 63 000 € sur 12 ans, à condition de réaliser des travaux représentant au moins 25 % du coût total de l’opération.
Enfin, le dispositif Malraux permet aux propriétaires qui réalisent des travaux de restauration d’un bien immobilier situé dans un secteur sauvegardé ou une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) de bénéficier d’une réduction d’impôt pouvant atteindre 30 % du montant des travaux réalisés.
La fiscalité immobilière est donc un enjeu majeur pour les investisseurs et les propriétaires, qui doivent se montrer vigilants et bien s’informer pour optimiser leurs choix. Les différents impôts et taxes touchant la détention, la transaction et la location de biens immobiliers sont nombreux et complexes, mais leur maîtrise peut permettre de réaliser des économies substantielles et d’orienter ses investissements vers les solutions les plus avantageuses.
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